Vu par nous procureur-général du roy le procez extraordinairement fait et instruit par le substitut du notre substitut, faisant les fonctions de juge le siège vacant en la juridiction royal des Trois-Rivières à la requête et poursuite de notre dit substitut demandeur et accusateur contre Hyacinthe-Olivier Pressé, notaire royal en la dite juridiction, et Pierre-François Rigault, huissier en ce conseil, demeurant à Maskinongé, deffendeurs et accusez et prisonniers ez prisons royaux de cette ville de Québec ; ledit Hyacinthe-Olivier Pressé apellant de la sentence deffinitive rendue sur le dit procez le treize du présent mois, tant contre luy qye contre le dit Rigault ; la dite sentence dont apel, les charges et informations sur lesquelles il est intervenu, et tout considéré
Nous requerons pour le roy d'être reçus apelant à minimâ de la dite sentence à l'égard du dit Pressé. Faisans droit tant sur notre dit apel que sur celuy du dit Pressé que les dites apellations et sentence en ce qui regarde seulement le dit Pressé soient mises au néant, émandant quant à ce, que pour réparation des cas mentionnez au procez, le dit Pressé soit condamné à être pendy et étranglé jusqu'à ce que mort s'ensuive à une potence qui sera à cet effet dressée en la place publique de cette ville, et ce fais son corps jetté à la voirie par l'exécuteur dela haute justice, et que tout et uns chacuns ses biens soient déclarez acquis et confisquez au roi ou à qui il appartiendra sur iceux et au dit non sujet la confiscation préalablement pris cent livres d'amende vers le dit seigneur roy. La sentence au résidu sortissant effet faisant droit sur nos conclusions qu'il soit fait deffences au dit substitut de notre substitut faisant focntion de juge de plus condamner un accusé aux dépens du procez lorsqu'il n'y aura que notre substitut de partie.
Fait à Québec, ce vingt-un avril 1746.
Verrie

Monseigneur,
J'ay l'honneur de vous adresser cy joint copie de la procédure instruite contre le nommé Olivier Pressé accusé du crime d'homicide en la personne de Joseph Heu dit Millet et contre le nommé Rigaut accusé d'estre le complice du dit homicide. Le Conseil supérieur n'a pas trouvé matière à la condamnation à mort, c'est ce qui l'a engagé à surseoir au jugement du procès, je vous suplie, Monseigneur, d'obtenir des lettres de grâce de sa Majesté en faveur du dit Pressé.
Je suis avec un très profond respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Hocquart.